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Conférence / Lecture

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R. W. Fassbinder



Conférence

Rainer Werner Fassbinder : le corps comme élément essentiel du discours critique

Le cinéma de Fassbinder est un cinéma éminemment corporel. Il se caractérise par une focalisation sur le corps humain, omniprésent à l’écran, à partir duquel le réalisateur élabore ses concepts critiques. Toute notion, tout message critique est véhiculé, non par un discours ou une construction théoriques, mais par le corps, qui, à travers les altérations subies, devient le signe visible d’un état particulièrement douloureux de l’être. Il s’agira de montrer comment le corps, dans sa détermination figurative et la radicalité de sa mise en scène, devient un motif politique au service d’une critique sans concession de la société allemande.

Claire Kaiser

Lecture

La compagnie de théâtre Zart et l’artiste plasticien Philippe Pitet proposent une série de rendez-vous autour de l’œuvre de Fassbinder. Fassbinder work in progress est une recherche au sein de l’univers prolifique du cinéaste, du dramaturge, du fondateur de l’Anti-Theater, de sa famille artistique, de l’homme excessif, de l’être omniscient. Sous forme d’une lecture-installation regroupant des entretiens et enregistrements, cette enquête en partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse, le Goethe Institut, la Cave Poésie, le CREG (Centre de Recherches et d’Études Germaniques), la Section d’allemand et le CIAM – La Fabrique Université Toulouse Jean Jaurès, poursuit « l’être » Fassbinder. Parler de R. W. Fassbinder, c’est faire resurgir l’intensité d’une vie. Artiste à la trajectoire fulgurante, il sera l’auteur d’une quarantaine de films pour la télévision et le cinéma en l’espace de treize années. Fassbinder a été l’un des critiques socio-politiques les plus mordants de l’après-guerre, il revendiquait « Je ne lance pas des bombes, je fais des films ». Son cinéma travaille contre le conformisme, pour nous libérer de la peur. En 1977, l’Allemagne brûle : le patron des patrons, Hans Martin Schleyer, est kidnappé, des membres de la Fraction armée rouge prennent en otage un avion afin de réclamer la libération de la bande à Baader, alors emprisonnée. Cela se soldera par la mort des terroristes dans l’avion, ainsi que par les suicides des trois prisonniers : Baader, Raspe et Ensslin. À la suite de ces événements qui choquent tout le pays, plusieurs réalisateurs se voient proposer la réalisation d’un court métrage, inséré dans un long : L’Allemagne en automne. Fassbinder se filme chez lui lors d’une conversation fascinante avec sa mère. En 1979, trois ans avant sa mort, le cinéaste aborde à nouveau la question du terrorisme dans La Troisième Génération dont le sous-titre est : « une comédie en six parties, pleine de tension, d’excitation et de logique, de cruauté et de folie, comme les contes (que l’on raconte aux enfants) pour les aider à supporter leur vie jusqu’à leur mort ». Les films de Fassbinder font ressurgir l’humain dans la catastrophe, font naître l’envie de vivre à la hauteur de nos désirs. La nécessité de ne jamais céder à la peur de la peur. « Le fond de ma pensée, écrira-t-il, est que la terreur ne sert jamais la population, elle sert toujours l’état, et l’état a toujours besoin d’un ennemi pour affronter ses crises intérieures. » Quel portrait aurait-il dressé de nos sociétés aujourd’hui ? Quelles questions provoque-t-il chez nous ?

Julie Pichavant, directrice artistique de la compagnie de théâtre Zart

Entrée libre dans la limite des places disponibles

La conférence de Claire Kaiser et la lecture de Julie Pichavant seront suivies à 20h30 d’une signature par Claire Kaiser de son ouvrage Rainer Werner Fassbinder. Identité allemande et crise du sujet (Presses universitaires de Bordeaux, 2015) et à 21h de la projection de La Troisième Génération.

En partenariat avec la Semaine franco-allemande et le Goethe Institut

mercredi 20 janvier 2016, 18h30       Infos pratiques - Vente en ligne