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La Soif du mal (Touch of Evil) – Claude Lévêque

Orson Welles. 1958. USA. 95 min. N&b. DCP. VOSTF.


Avec Orson Welles, Charlton Heston, Marlene Dietrich


Histoires de cinéma 2



Un mythe. Un polar noir, qui brille au 7e Art comme l’étoile polaire détermine les points cardinaux, pour passer la frontière en plan-séquence. Puis pour descendre en contre-plongée dans les tréfonds d’une zone frontalière où justement les frontières ne sont jamais fixes. Melting pot de part et d’autre. Il est gras, sale, lourd. Orson Welles le mal léché se gave de sucreries pour étancher sa soif et nous guide au pays du mal avec la lucidité de ceux qui manquent de sobriété. Parce qu’il n’y a pas de bien sans mal. Boom ! Une bombe vient d’exploser. Deux flics mènent l’enquête. L’un (Charlton Heston) est mexicain et progressiste. L’autre (Orson Welles), américain et salaud. Alors Orson se démène et cela donne forcément un incontournable chef-d’œuvre. D’un simple produit de commande, Welles fait un film complexe et personnel. Et tout, absolument tout dans La Soif du mal respire la perfection. De la virtuosité de la mise en scène à l’ambiance baroque en passant par l’interprétation. D’autant plus qu’ici, trouvailles visuelles et savoir-faire épousent à merveille les contours d’une intrigue abordant de front la corruption policière et le pourrissement d’une société. « Qu’est-ce que ça peut faire ce qu’on dit sur les gens ? », déclame Marlene Dietrich sur la dépouille du colosse aux pieds d’argile. Une réplique en forme d’oraison funèbre pour le dernier film hollywoodien de Welles.

Un film choisi par Claude Lévêque

dimanche 11 novembre 2018, 11h00       Infos pratiques - Vente en ligne