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Isabelle Prim

Du mardi 26 mars 2024
au samedi 30 mars 2024


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Profitant de sa venue pour la Constellation Spectres, revenants et autres fantasmagories imaginée avec Philippe Quesne au théâtre Garonne (du 20 au 29 mars 2024), nous vous proposons un voyage dans l’univers audiovisuel d’Isabelle Prim. Audiovisuel, parce que les films d’Isabelle Prim tiennent plus de l’art contemporain que du cinéma dans son acception classiquement entendue. Et pourtant il n’est question que de cela dans ses films. Du cinéma. Et de ses traces. « Spectres, revenants et autres fantasmagories », pour reprendre l’intitulé de la Constellation.

Diplômée du Fresnoy, enseignant la vidéo et le cinéma à l’ésam (école supérieure d’arts & médias de Caen/Cherbourg), Isabelle Prim écume les festivals (Rotterdam, Berlin…) et les musées d’art contemporain (de Beaubourg à Séoul en passant par Rio de Janeiro). Mais elle est aussi actrice et monteuse, travaillant avec Caroline Champetier ou HPG. Comme elle est encore parolière pour Christophe (que l’on croisera dans son œuvre). Même si elle est surtout, et avant tout, cinéaste.

Isabelle Prim travaille la mémoire. Avec la mémoire. Ses films fonctionnent comme des pièces d’art, des pièces de puzzle à partir d’archives qu’elle intègre – ingère serait plus juste – en un montage de la réminiscence. Isabelle Prim expérimente la narration et dérange les formes – ou l’inverse. Comme Godard a pu le faire. Comme Raoul Ruiz, surtout, l’a fait au temps du Service de la Recherche de l’INA. On est dans ce cinéma expérimental-là. Où les images puisent aux mots et au phrasé, embrassant la question du texte, mettant le texte en question. Où la fiction enquête sur le réel d’une histoire. Comme un album de Tintin écrit au cut-up de William Burroughs. Une aventure ludique qui envisage le cinéma comme un transport, libéré du vraisemblable naturaliste pour voyager dans le temps.

Franck Lubet, responsable de la programmation de la Cinémathèque de Toulouse