Metropolis – Plan ville
Fritz Lang. 1927. All. 148 min. N&b. DCP. Sonorisé. Intertitres allemands sous-titrés français.
Tativille et Langville. Metropolis de Fritz Lang et Playtime de Jacques Tati. Deux œuvres que quarante ans séparent. Deux films cyclopéens, deux authentiques chefs-d’œuvre de l’histoire du cinéma et la représentation de deux villes futuristes pour toujours et à jamais. Le premier se déroule en 2026 dans une mégapole divisée en une ville haute, où vivent les classes dirigeantes dans l’oisiveté et le luxe, et une ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville tout en étant opprimés par la classe gouvernante. Le second se passe à une date incertaine dans un Paris ultra-moderne et inhumain où Monsieur Hulot entame un parcours labyrinthique dans une capitale fantomatique et kafkaïenne. Et si Lang et ses décorateurs prennent New York pour modèle pour créer leur Metropolis – « le film est né de ma première vue avec les gratte-ciels de New-York en octobre 1924 » –, Tati, lui, s’inspire du tout nouvel aéroport d’Orly, qui attire d’ailleurs au début des années 1960 plus de visiteurs que le château de Versailles ou la tour Eiffel. Deux villes-mondes contenues dans deux gigantesques décors qui figurent pour les deux metteurs en scène la peur d’une société standardisée et sans âme. Des files anonymes d’esclaves blêmes et des voitures identiques prises à la même heure par des employés aux costumes identiques. Mais bientôt l’infernale machine se grippe et s’enraye. C’est la révolution d’un côté et la politique du jeu de l’autre. Deux moyens de contrer des univers éminemment totalitaires, sérieux, ennuyeux et sans pitié.
Voir aussi Playtime