Double messieurs
Jean-François Stévenin. 1986. Fr. 93 min. Coul. DCP.
Acteurs et actrices du cinéma français
Les rêves emportés par le temps et la difficulté d’être adulte. De Paris à Grenoble jusqu’au pied des Alpes, retrouvailles et cavale d’adolescents. François, Léo et Le Kuntch étaient amis lorsqu’ils étaient enfants. Vingt-cinq ans plus tard, François et Léo (Jean-François Stévenin et l’excellent second couteau Yves Afonso) se retrouvent et partent à la recherche de leur camarade, mais surtout de leur enfance. Un film libre, épique, imprévisible et poétique, qui ne sera pas sans rappeler les essais de John Cassavetes et de Monte Hellman. Après Passe-montagne (1978), le deuxième film de Jean-François Stévenin qui confirme ici son goût pour le hors-piste à défaut de la certitude des autoroutes.
Séance présentée par Serge Regourd
Ce tome deux de l’incroyable anthologie des acteurs et actrices du cinéma français et de la télévision bâtie par Serge Regourd regroupe les lettres D comme Depardieu, E comme Etaix, F comme Fabian, G comme Gabin, H comme Huppert, I comme Ivernel, J comme Jaoui, K comme Kervern et L comme Lafont.
Le seul énoncé des entrées vous met l’eau à la bouche. Parce que derrière L comme Bernadette Lafont, il y a aussi les Lanvie, Lanners, Lauby, Lafin, Laffitte, entre autres. Mais pas encore, cependant, Luchini. Car l’auteur, par une sorte de sadisme amusé, interrompt ce second volume au beau milieu de la lettre L. Il y aura donc évidemment un volume trois et d’autres encore à venir ensuite, à raison de neuf cents noms chacun.
Serge Regourd, avec la collaboration d’Alain Stouvenel, a fait le pari audacieux, radical et très plaisant de jouer le principe de l’égalité entre ses actrices et ses acteurs. Éternels seconds rôles ou vedettes absolues, chacun n’a droit qu’à un quart de page pour résumer sa carrière avec la mention des films jugés les plus marquants. Depardieu et Guibet, Darrieux et Lavanant, même traitement. Une petite claque au star-système plutôt bienvenu. Car comme l’a très justement dit un jour Catherine Deneuve, les films appartiennent plus aux acteurs qu’on ne le croit.