Sia, le rêve du python

Dani Kouyaté. 2002. Burkina Faso / France. 96 min. Couleurs. 35 mm. VOSTF.

Avec Fatoumata Diawara, Sotigui Kouyaté, Kardigué Laïco Traoré, Mariétou Kouyaté

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Une jeune vierge prête à être sacrifiée au Dieu Python, son fiancé revenu du front pour la sauver, un oracle dément, des prêtres pervers et pour finir des jeux de pouvoir qui n’auraient pas dépareillé dans le plus excessif des épisodes de Game of Thrones. Sia invite à la fresque historique. Pourtant Dani Kouyaté, dont c’est ici le deuxième film, prend un bienheureux contre-pied. Adapté d’une légende Soninké du VIIe siècle, elle-même devenue une pièce de théâtre de l’auteur mauritanien Moussa Diagana, Sia se livre comme une réflexion nourrie sur le pouvoir et les croyances à la mise en scène minimaliste. Un conte d’hier mais aussi d’aujourd’hui, furieusement féministe, diablement critique qui charme du début à la fin grâce à une naïve et prenante théâtralité. C’est assez rare pour être signalé.

Très souvent, une chose en entraîne une autre. Très souvent, un déposant en appelle un autre. Quand le cinéaste militant Jean-Pierre Thorn tisse des liens de confiance avec la Cinémathèque de Toulouse, ce ne sera que pour mieux mettre en contact l’institution avec d’autres cinéastes et une maison de production qui lui est chère : Les Productions de la Lanterne. Le premier dépôt de cette dernière à la Cinémathèque date de 2012. Fondée dans la mouvance de 68, cette société s’oriente à l’origine vers la création de courts métrages et de documentaires à vocation sociale. Pourtant dès 1990, La Lanterne produit des films de fiction dans divers pays d’Afrique. Le but étant de mettre en place une politique de soutien pour la cinématographie africaine grâce au système de coproduction. En 2014, au moment de la liquidation de la maison de production, tous les films africains de la Lanterne sont confiés à la Cinémathèque de Toulouse. Sia, le rêve du python en est un parfait exemple.