En prévision du projet de réaménagement des espaces rue du Taur, la bibliothèque de la Cinémathèque de Toulouse est fermée au public jusqu’à la fin des travaux. Nous vous remercions de votre compréhension.

Compétition de courts métrages

.


Extrême Cinéma 2024



Apocalypse 2024 ! Si on en croit le film réalisé par L.Q Jones mettant en scène Don Johnson et Jason Robards, on est partis pour la dernière ligne droite. La fin absolue du monde est-elle imminente ? C’est la question que tout le monde se pose. Plusieurs signes avant-coureurs peuvent nous faire pencher pour une réponse par l’affirmative. Toutefois, plutôt qu’alarmistes soyons prévoyants, et dans le doute disons que oui, l’Apocalypse est imminente. Donc, en personnes pleines de bon sens, profitons-en pour nous ruer dans les salles de la Cinémathèque afin de nous repaître d’une ultime salve de courts métrages frappés du sceau Mutoscope ! Après plusieurs années d’Extrême succès et de franche camaraderie, la connexion Mutoulousaine réalise la passe de trois pour vous en mettre encore une fois plein les mirettes et vous proposer ce qui se fait de meilleur en terme de cinéma court. On n’est jamais sûrs de rien, mais on peut cependant vous promettre avec une certaine assurance que vous ne serez pas déçus par cette nouvelle sélection et que, Apocalypse ou non, les seuls mutants que vous croiserez rue du Taur seront nos courts métrages.

Sébastien Lecocq et Benjamin Leroy

This Bitter Earth
Diana Ali Chire
2023. USA. 7 min. Coul. DCP. VOSTF.
La vie d’ange gardien n’est pas de tout repos, et sur Terre les tentations sont nombreuses. Surtout lorsqu’on est un tire-au-flanc de première comme Rafe. Mais ange ou pas ange, le boulot n’attend pas. Influencé par le travail du Saturday Night Live, This Bitter Earth peut se voir comme une version white trash du Michael de Nora Ephron, dans lequel John Travolta prêtait ses traits à un ange bedonnant, macho et flemmard. Bref, la vie d’ange gardien, c’est pas le paradis.
Première française

Juice
Mona Keil
2022. All. 5 min. Coul. DCP. Sans dialogue.
Il est parfois difficile de traduire avec des mots les sensations provoquées par la vision d’un court métrage. C’est parfaitement le cas ici avec cette déclinaison de la body horror proche du cinéma expérimental. De la chair. En petits tas. Des fluides corporels en tous genres. Des parasites. Des sons. Des bruissements. La vie dans ce qu’elle a de plus brut, de plus primal en somme. Ce que promet Juice, c’est la sensation étrange de toucher un film ou plutôt de se faire toucher par lui plus que de le voir.

When the Trees Come
Berglind Þrastardóttir
2022. Islande. 15 min. Coul. DCP. VOSTF.
Les paysages désolés d’Islande, de par leur simple puissance tellurique, sont un terreau propice à l’exploration mythologique. Dans ce film à la beauté minérale terrassante, le conte, autrefois dur et violent mais aujourd’hui grandement édulcoré, retrouve toute sa rudesse et sa noirceur originelle. Frayeurs enfantines, créatures mythologiques et légendes nordiques s’imposent comme le triplé gagnant de cette histoire aussi poétique que terrifiante.

Money and Happiness
Ana Nedeljkovic, Nikola Majdak Jr.
2022. Serbie. 10 min. Coul. DCP. VOSTF.
Hamsterland est le pays parfait. L’économie est au top, chacun y occupe un emploi, et chaque habitant se déclare heureux d’y vivre. L’inquiétante étrangeté désigne cette sensation dérangeante qui naît de l’angoisse découlant du familier. C’est exactement ce que l’on ressent devant le quotidien somme toute banal et les sourires figés des petits rongeurs de Hamsterland. Une angoisse sourde mais difficilement identifiable. Peut-on vraiment dire que l’argent fait le bonheur ?
Et le travail ? Est-il vraiment la santé ?

Carrion
Yvonne Zhang
2022. USA. 22 min. Coul. DCP. VOSTF.
L’enfance, le deuil et l’isolement sont des thématiques classiques du cinéma. L’avantage du classicisme, c’est qu’il ne se démode jamais. Pour le remettre au goût du jour, il suffit simplement de porter un regard différent sur ces sujets. Ajouter une patte visuelle, développer une atmosphère, créer une identité pour les transcender. C’est exactement le cas ici, faire un pas de côté pour zyeuter différemment et amener le spectateur à voyager entre mysticisme et réalité. Classique certes, mais dans l’air du temps.

Bergen, Norvège
Alexia Roc
2023. Canada. 9 min. N&b. DCP. VOSTF.
« Hier, j’ai retrouvé l’adresse de mon abuseur dans la mémoire de mon téléphone. Je n’ai pas de nom, je n’ai pas de visage, j’ai seulement son adresse. » Tel est le point de départ glaçant de cette quête virtuelle et expérimentale. Il est difficile de mettre des mots sur un traumatisme, alors pourquoi ne pas mettre des images ? C’est le point de départ de cet ambitieux documentaire expérimental mettant en scène, dans les méandres du monde numérique, la traque d’un agresseur par sa victime.
Première internationale

Murder Camp
Clara Aranovich
2023. USA. 15 min. Coul. DCP. VOSTF.
On connaît le refrain : une colonie de vacances
perdue dans les bois, des ados libidineux épiés
par d’affreux psychopathes immortels… Malheureusement, cette fois-ci, l’un d’eux s’est trompé de date pour son massacre. Habile relecture méta des archétypes du slasher américain, ce film se joue des codes bien connus du spectateur pour emprunter les chemins de traverse et livrer une comédie noire et tranchante (dans tous les sens du terme). N’oubliez pas de bien noter la date dans votre agenda !

Ashkasha
Lara Maltz
2022. Esp. / Argentine. 6 min. Coul. DCP. Sans dialogue.
Ashkasha erre avec curiosité dans une surréaliste vallée. Après s’être admirée dans une flaque, sa tête s’envole. C’est alors que la jeune fille part dans un étrange voyage initiatique à la recherche de son « soi ». Psychanalytique. Poétique. Psychédélique. Il n’y a pas suffisamment de superlatifs à la lettre P du dictionnaire pour décrire avec pertinence cet éblouissant court métrage d’animation aussi percutant visuellement que profond thématiquement.
Première française

Jury Extrême Cinéma
Les courts métrages de la sélection, comme chaque année, seront livrés à une meute de neuf étudiant.e.s qui éprouveront certainement un plaisir de toute puissance lorsque durant la Nuit de clôture ils imposeront leur lauréat aux spectateurs impuissants. Oui, les courts sont en compétition, et l’un d’entre eux recevra le célèbre Prix Extrême Cinéma.

samedi 24 février 2024, 17h30       Infos pratiques - Vente en ligne