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Fox, 1926-1927, un catalogue de production américain
au samedi 30 avril 2016
La Cinémathèque de Toulouse a acquis auprès d’un collectionneur privé, en 2015, le catalogue américain des productions du studio Fox pour la saison 1926-1927. De par son ancienneté, son format hors norme et son iconographie foisonnante, c’est un document unique de nos collections qui est présenté ici au travers d’agrandissements et de fac-similés grandeur nature.
Parmi le matériel promotionnel réalisé par les grandes compagnies cinématographiques tel qu’affiches, photographies ou pressbooks, le catalogue de production fait figure de vitrine singulière puisqu’il regroupe en un seul document l’ensemble des films d’un même studio prévus pour l’année à venir. Outil destiné aux professionnels – exploitants, journalistes pour l’essentiel – sa réalisation est toujours soignée, attractive et richement illustrée.
Plusieurs particularités font de ce catalogue un objet exceptionnel. D’abord son éditeur : le studio Fox. Créé par William Fox en février 1915, le studio Fox sera racheté après le crash de 1929 par la Twentieth Century Company pour devenir, en 1935, la 20th Century Fox, une des grandes majors américaines. Sa date, ensuite, de parution : 1926. C’est la période où, après s’être concentré sur l’acquisition et la construction de théâtres, le studio se focalise sur la production cinématographique. À l’aube de l’arrivée du parlant, le catalogue résume ainsi la force d’un grand studio de l’époque : avoir sous contrat exclusif des réalisateurs et des acteurs de renom. Howard Hawks, John Ford, Raoul Walsh, Frank Borzage d’un côté, Tom Mix, Buck Jones ou Janet Gaynor de l’autre.
Le catalogue montre aussi son esprit novateur en annonçant l’engagement de Friedrich W. Murnau sous la bannière Fox. Réalisateur allemand de Nosferatu et du Dernier des hommes, il sera engagé par Fox pour trois années. Et si, ici, le titre de son premier film américain n’est pas mentionné – il n’est pas encore déterminé au moment de l’impression du catalogue – ce sera bien L’Aurore, film pour lequel Murnau recevra carte blanche et obtiendra même le premier Oscar du meilleur film de l’histoire de l’Academy Awards.
La présentation du catalogue fait la part belle aux multiples illustrateurs qui – de portraits dessinés aux mises en page de photographies, de versions multiples d’affiches aux présentations de séries – témoignent d’une maîtrise d’un art devenu obsolète. Modest Stein ou Ralph Iligan en sont les plus célèbres signatures parmi d’autres moins connues telles que celles d’Usabal, Dan Smith ou George Giguère.
Vincent Spillmann
Département des collections de la Cinémathèque de Toulouse