🔴 [ATTENTION] La Cinémathèque de Toulouse sera fermée les 8 et 9 mai.
Ouverture au public le 10 mai à partir de 18h30

Les Invités d’Extrême Cinéma 2024

CHRISTOPHE BIER
Christophe Bier débute en 1991 comme assistant et « chasseur de gueules » de Jean-Pierre Mocky. Ivre d’exhaustivité, il travaille dix ans au Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques 16 et 35 mm (Serious Publishing), écrit pour Mad Movies, et réalise des documentaires sur le cinéma qui reflètent son goût pour des sujets en marge (les nains, la série B allemande, Daniel Emilfork, Eurociné). Sur les ondes de France Culture, il cisèle les chroniques finales de Mauvais Genres depuis 2003, dont une seconde sélection, Obsessions bis, est publiée en novembre 2023 aux éditions Le Dilettante – la première sélection, intitulée Obsessions, fut publiée en avril 2017 chez le même éditeur. Comédien, il tourne pour Serge Bozon, Yann Gonzalez et dans des films explicites d’Ovidie. Depuis Les Garçons sauvages, il s’épanouit chez Bertrand Mandico, qui le féminise dans Conann et ses courts métrages barbares. Écrivain, Christophe Bier raconte sa passion pour les romans SM dans L’Obsession du Matto-Grosso (Éditions du Sandre) et en commet lui-même sous pseudo pour la Select-Bibliothèque, label extravagant de l’entre-deux-guerres qu’il a ressuscité avec Femellisé, La Chienne fatale et le récent Fleurs de mâles. Sa prochaine folie : un livre sur un figurant des années 1930-1960 dont il ne connaît toujours pas le nom mais qu’il a déjà repéré dans 466 titres.

Séance de dédicaces
Ilsa, la tigresse du goulag
Tous flics !

GUILLAUME PERRIN
!Guillaume Perrin est le fondateur de la société BADLANDS, compagnie d’édition indépendante de films rares et inédits en vidéo. Chez elle, c’est l’éclectisme qui prime. Badlands a sorti récemment trois merveilleuses collaborations entre l’incontournable cinéaste japonais Yuzo Kawashima et l’éblouissante actrice Ayako Wakao. Mais avant cela, la compagnie qui frappe là où on ne l’attend pas édite le cultissime La Bouche de Jean-Pierre de Lucile Hadzihalilovic, véritable descente aux enfers aux allures de contes de fées dans une France blafarde. Puis cinq ans plus tard, c’est au tour de L’Aiguille de Rachid Nougmanov, film qui marquera à jamais la perestroïka, de connaître l’honneur d’une distribution via Badlands. Guillaume Perrin est aussi l’un des piliers du feu webzine alternatif 1kult.com ; il a été notamment critique et programmateur, et est également réalisateur de documentaires sur Yuzo Kawashima, le pinku eiga (forme de cinéma érotique typiquement japonaise), le cinéma fantastique indien ou encore la revue Mad Movies.

L’Attaque des fourgons blindés

GRINDHOUSE PARADISE
S’il faut résumer en quelques mots la motivation à l’origine du festival Grindhouse Paradise, cela donne : proposer à Toulouse, dans les conditions idéales d’une salle de cinéma, un rendez-vous pour se sustenter des plus fraîches digressions du cinéma de genre contemporain. Portée par cette humble intention, l’équipe du Grindhouse Paradise dresse donc chaque année au mois d’avril un panorama non exhaustif, mais néanmoins festif, de longs métrages inédits ou en avant-première. Avec une appétence prononcée pour le fantastique, l’horreur, la science-fiction et le thriller, ainsi qu’une attention particulière portée aux cinéastes émergents et aux productions indépendantes qui atterrissent trop souvent sur la case bas-fond du web sans passer par la case cinéma.
Et comme le mauvais genre trouve toujours sa voie, le rapprochement avec les garnements de l’Extrême Cinéma était inévitable ! Alors quand l’équipe nous a offert la possibilité de venir squatter l’écran de la Cinémathèque, on s’est dit que c’était l’occasion de mettre en exergue ce qui constitue le dénominateur commun de nos deux événements : l’amour des films joyeusement transgressifs.
Une caractéristique que l’on peut attribuer sans aucune hésitation au corrosif La mesita del comedor, une comédie noire, très noire, nous provenant tout droit de la péninsule ibérique. Une chose est sûre : vous ne verrez plus jamais une table basse de la même façon.

La mesita del comedor

GASPAR NOÉ
Est-il encore besoin de le présenter ?… Seul contre tous, Gaspar Noé mène une œuvre irréversible dont chaque film est un climax qui nous plonge dans un vortex de lumière éternelle et nous laisse comme après l’amour, ou être entré dans le vide. Gaspar Noé décille le cinéma à coups de films stroboscopiques qui nous ouvrent les yeux comme le rasoir du Chien andalou découpait la lune. Un trip qui vous prend aux tripes. Gaspar Noé est un cinéaste excitant, innovant et percutant. Il est aussi extrêmement cinéphile. Les références cinéphiliques, affiches de films, livres de cinéma parsèment son cinéma comme les écrous du stalker ouvrent des voies dans la zone. Dans le prolongement de la rétrospective que nous lui avions consacrée en 2020, et parce que le confinement d’alors nous avait laissés sur notre faim, c’est sur ce volet que nous l’invitons pour une carte blanche en deux films. Et c’est à un double programme Eloy de la Iglesia, maître du cinéma quinqui espagnol, qu’il a décidé de vous convier.

Le Député
La Créature

HERVÉ JOSEPH LEBRUN
Diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse, Hervé Joseph Lebrun est photographe, écrivain, réalisateur, chercheur et historien. Un seul arc, plusieurs cordes, et chaque flèche qui vise la même direction pour une œuvre protéiforme sous le signe d’un engagement sans faille. Pour ses photos, il cartographie morceau par morceau le corps piercé et tatoué d’Albrecht Becker, condamné par les nazis pour ses relations homosexuelles. Côté littérature, il écrit De Pierre et de Seel (2008) avec Pierre Seel, premier Français à avoir témoigné de sa déportation pour motif d’homosexualité. Entre 2002 et 2019, il réalise plus d’une dizaine de courts et moyens métrages, tout en occupant de 2010 à 2017 les fonctions de délégué général de Chéries-Chéris, festival du film LGBTQI & + de Paris. Spécialiste du cinéma pornographique homo français des années 1970, il inventorie les œuvres de François About, Norbert Terry, Jacques Scandelari ou encore Anne-Marie Tensi et s’emploie à leur précieuse préservation. C’est donc logiquement qu’il enrichit de son savoir le Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques 16 et 35 mm dirigé par Christophe Bier (Serious Publishing). En 2014, son documentaire Mondo Homo : Enquête sur le cinéma pornographique homosexuel français des années 70 révèle enfin au grand public l’histoire des pionniers du cinéma homosexuel français.

Mondo Homo : Enquête sur le cinéma pornographique homosexuel français des années 70

CLAUDE LOIR
Claude Loir est l’un des derniers témoins du Paris interlope des années 1960 et 1970 qui a vu les marginalités s’exprimer au grand jour. Né en 1944, il a grandi à Saint-Girons (Ariège) avant de monter à Paris en 1964. Il fut tout à tour serveur au Pimm’s – légendaire bar parisien de la rue Sainte-Anne –, figurant à la Comédie-Française, régisseur de théâtre, acteur de cinéma X (gay et hétérosexuel), ou encore antiquaire… Il vit aujourd’hui dans les Pyrénées et a publié en 2023 son autobiographie, intitulée Confessions païennes (Éditions Hors Champ). Témoignage d’une époque où « jouir sans entraves » était le maître-mot, ses confessions ressuscitent le Paris gay de l’ère qui précéda le sida. L’auteur se livre sans pudeur ni prosélytisme sur une vie marquée tout entière par la recherche de la liberté. Avec une sensibilité infinie, cet homme ignorant des étiquettes comme des interdits évoque aussi ses doutes et exprime ses regrets au sujet de quelques rendez-vous manqués avec la félicité. Au fond, il nous interroge sur le sens profond de l’existence.

Séance de dédicaces
D’hommes à hommes
Rencontre avec Claude Loir animée par Hervé Joseph Lebrun