En prévision du projet de réaménagement des espaces rue du Taur, la bibliothèque de la Cinémathèque de Toulouse est fermée au public jusqu’à la fin des travaux. Nous vous remercions de votre compréhension.

Peinture murale Le Socialisme aux champs de Jean Druille, 1933

Il suffit d’emprunter les escaliers qui mènent à la bibliothèque du cinéma pour observer la peinture murale de Jean Druille, qui date de 1933.
Celle-ci a été découverte derrière une cloison en 1995, lors des travaux réalisés pour l’aménagement de la Cinémathèque de Toulouse au 69 rue du Taur. La peinture, en très mauvais état, a été restaurée dans la foulée. Cependant, la partie inférieure, détruite par l’humidité, n’a pas pu être récupérée. En raison de l’absence de signature, elle est longtemps restée anonyme et était considérée comme une œuvre collective.
Son auteur a été identifié en 2014 grâce aux recherches de la doctorante en Histoire de l’art Coralie Machabert et au travail de mémoire entrepris par le fils du peintre Bruno Druille.
Jean Druille est un peintre-sculpteur originaire de Toulouse et formé à l’école des Beaux-Arts de la ville. Il a réalisé de nombreuses commandes publiques dans la région Midi-Pyrénées, notamment une majorité de sculptures. D’après Coralie Machabert, le fait d’être membre de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) aurait permis au peintre d’obtenir cette commande passée par Le foyer du peuple, une association qui s’adressait à la classe ouvrière.
L’iconographie de cette peinture est très surprenante. Outre le détournement du caractère religieux, elle met en scène deux femmes nues auréolées d’un message révolutionnaire : les derniers vers du refrain de l’Internationale : «… et demain l’internationale sera le genre humain ».
Ces deux femmes surplombent un paysage agricole du Lauragais ainsi que cinq personnages en partie effacés : le chanteur de l’internationale au centre, entouré par un maréchal ferrant et une famille de paysans composée d’un couple avec enfant.

Sources :

- Coralie Machabert, « Fin d’une énigme. Dans une œuvre de jeunesse, ornant l’escalier de la Cinémathèque de Toulouse, c’est le peintre-sculpteur Jean Druille qui souffle la révolte sur la paix des champs », Midi-Pyrénées Patrimoine, n°38, été 2014, pp. 96-99.

- Claudette Peyrusse, Coralie Machabert, « Fin d’une énigme. Dans une œuvre de jeunesse, ornant l’escalier de la Cinémathèque de Toulouse, c’est le peintre-sculpteur Jean Druille qui souffle la révolte sur la paix des champs », Midi-Pyrénées Patrimoine, Les Cahiers de Framespa, 26 juin 2015.

- Blog de Bruno Druille qui fournit un album photo avec de nombreuses photographies des œuvres de Jean Druille, ainsi qu’une représentation de la peinture dans sa totalité.