Extrême Cinéma 2014

Le cinéma c’est chouette. Internet, ça l’est encore plus. Au moment d’écrire ces quelques lignes, le programme du festival est déjà en ligne. Alors on est allé voir ce qui se disait sur la toile, voir si ça likait ou bien, histoire de savoir s’il fallait écrire un édito en forme de mea culpa – ah, ça ne vous plaît pas, désolé, on a fait ça à l’arrache, on fera mieux l’année prochaine, mais venez un peu quand même – ou en forme d’autocongratulation – ah ça vous plaît, super, oui on a bossé dur pour vous donner le meilleur et on espère que vous viendrez nombreux.

C’est en effectuant ce travail de procrastination de prospection, à la recherche d’une pépite de commentaire, que nous sommes tombés sur un site formidable, aussi génial qu’idiot : cinelounge.org. Un site qui met des notes aux films. Sans analyse. Juste des notes. Et pour un festival, l’addition des notes de chaque film programmé donne une moyenne à la manifestation. Sachez donc que le bulletin scolaire d’Extrême Cinéma que nous vous présentons pointe à 6.45 de moyenne pour 25 films présentés, dont sept n’ont pas été notés (à savoir, La Guerre du fer, Kissed, L’Aiguille, La Bête tue de sang-froid, Le Fantôme qui ne revient pas, The Wild and Wonderful Whites of West Virginia, et The Wild East). Meilleure note : Femina ridens, 8.5 – merci 1kult (c’est leur carte blanche). Le cancre : The Great Ecstasy of Robert Carmichael, 2.83 – gare ta gueule à la récré Bob.

Bref, 6.45 de moyenne, c’est pas terrible. Faudrait pas se voir interdit de sortie pour la Nuit de clôture ; il paraît qu’il y a des filles. On a pensé à ressortir le blanco pour trafiquer les notes comme au bon vieux temps, mais en même temps quand on a couru le « peut mieux faire » durant toute sa scolarité on trouve une certaine fierté à rester moyen. Toujours glandeur, ça rassure. Jamais crâneur, ça repose. Va pour 6.45, on est pas au téléthon du cinéma. Et puis la grille de notation en question ne prend pas en compte l’excellence de nos invités. Des qui vous donneront matière à faire des posts et des commentaires pour faire les malins auprès de vos amis. Des qui vous laisseront des souvenirs. Parce qu’il n’y a pas qu’Internet dans la vie. Rachid Nougmanov d’abord, et ses deux longs métrages à découvrir de toute urgence, une vraie bonne beigne. La merveilleuse Macha Méril qui a accepté de venir nous raconter son expérience du cinéma de genre italien : une femme mariée dans le giallo. L’inénarrable Christophe Lemaire, cinéphage incollable et auteur de blagues Carambar qui collent aux dents. Max Lachaud qui vous dira tout sur les rednecks et plus encore – envie d’une casquette John Deere à la sortie garantie. Nicolas Stanzick rentrera ses griffes pour nous présenter deux films Hammer, dont l’incunable Cauchemar de Dracula en version restaurée ! Sylvain Perret et Guillaume Perrin, d’1kult et Badlands, qui remontent notre moyenne avec leur carte blanche et leur travail d’éditeur sur L’Aiguille. Et last but not least, Éric Peretti (Sueurs Froides), monsieur loyal que l’on ne présente plus puisque c’est lui qui présente.

Allez c’est pas tout ça, mais faut y aller maintenant. Et on ne tolérera aucune absence. Et toi, au fond là, ça ne t’intéresse pas ce qu’on raconte ? Tu veux qu’on fasse crisser l’écran blanc ? Oui, c’est ça que tu veux. Espèce de cancre. Bienvenue.

Extrême Cinéma