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Extrême Cinéma 2015

Du mardi 03 novembre 2015
au samedi 07 novembre 2015


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Et une édition de plus. La 17e. Voilà 17 ans qu’Extrême Cinéma traîne ses éperons dans la rue centrale. 17 longues années où l’énergumène a été assailli par des problématiques de programmation, d’hasardeuses interrogations esthétiques mâtinées du sempiternel débat sur la responsabilité de montrer. Durant ces longues années beaucoup de choses ont changé. En tout premier lieu, les habitudes de consommation, osons le mot, des spectateurs et bien sûr les systèmes technologiques, commerciaux et politiques de diffusion de films. Mieux encore, les regards, aidés par le triomphe du post-modernisme, se sont affûtés pour traquer l’hommage et la référence mais aussi pour tracer de nouvelles perspectives.

« Extrême Cinéma est juste différent et c’est déjà beaucoup. »

On ne regarde plus aujourd’hui Cannibal Holocaust comme une bête féroce mais comme un classique ou bien comme un objet d’étude. On ne glousse plus devant Vampyros Lesbos de Jesus Franco mais on s’interroge sur l’art du morcellement dans l’œuvre du cinéaste Franco. Les temps ont changé, c’est sûr, mais Extrême Cinéma continue de descendre la rue centrale, comme il l’a toujours fait, croyant dur comme fer à l’idée d’archive, puisqu’il se déroule dans une cinémathèque, et convaincu qu’il faut ponter passé et présent. Ce qui a souvent fait de lui un monstre rapiécé de toutes parts, souvent avec les moyens du bord. Un monstre ni original, ni exceptionnel et encore moins extraordinaire. Extrême Cinéma est juste différent et c’est déjà beaucoup. Son secret réside peut-être dans l’association d’éléments hétérogènes. Quels rapports la musique industrielle entretient-elle avec Yves Boisset ? Quel lien peut-il exister entre Marthe Keller et un film expérimental sur la mort de Dieu ? Joe D’Amato aurait-il aimé les porno-féministes d’Ovidie ? Si Extrême Cinéma le sait, il en garde bien le secret. Son boulot, c’est de montrer, pas n’importe quoi, ni n’importe comment, tout en évitant la bonne note à l’explication de texte. Mais d’après ce que l’on sait, aucun risque, il n’a jamais été un élève brillant. Comme à son habitude, il descend tranquillement cette grande rue espérant secrètement que vous le suiviez, probablement la seule de ses aspirations, afin de partager le festin qu’il vous a préparé. Mesdames et messieurs, entrez, festoyez et éprouvez !

Extrême Cinéma Team