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Femmes à la caméra

Du jeudi 13 septembre 2018
au mardi 04 juin 2019


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Tout le monde a deux métiers, disait justement François Truffaut : le sien et critique de cinéma. Une formulation que l’on pourrait rependre injustement quand on parle de femmes cinéastes. Comme si on ne pouvait pas simplement dire « réalisatrice », mais qu’il fallait toujours spécifier « femme » et « cinéaste ». Comme si une femme ne pouvait pas simplement être cinéaste, mais qu’il lui fallait forcément être « femme » avant, ou après, être cinéaste. Vouée à porter la double casquette. Comme si un film réalisé par une femme devait avoir quelque chose de différent d’un film fait par un homme. Un fait exceptionnel − ce qu’il n’est pas bien entendu du point de vue du savoir-faire, mais ce qu’il est malheureusement, en terme de production, dans une société toujours phallocrate. Comme s’il fallait toujours souligner, se justifier, se défendre d’être femme. On l’a encore vu l’an passé.
« Femmes à la caméra » ne dérogera pas à cette règle dans son geste de programmation : un hommage aux pionnières du cinéma. Alice Guy, Germaine Dulac, Musidora, Lois Weber… Des femmes qui se sont emparées du cinéma et l’auront marqué de leur empreinte. De leur féminité, forcément, rendant compte du féminisme de l’époque − les années 1900 voient l’explosion du mouvement des suffragettes, gagnant le droit de vote aux femmes à la fin de la Première Guerre mondiale dans les pays anglo-saxons (pas avant la fin de la Seconde pour la France !) ou rendant compte tout simplement de la condition des femmes : Alice Guy par la comédie dans son hilarant Résultat du féminisme, Lois Weber par le mélodrame avec son poignant Shoes, Germaine Dulac dans la recherche d’un cinéma pur à travers son avant-gardiste Souriante Madame Beudet, contribuant toutes au développement du cinéma, en inventant et en innovant des formes de récits. Et c’est aussi, et principalement, ce caractère novateur que nous souhaitons saluer à travers cette programmation. « Femmes à la caméra », en écho à L’Homme à la caméra de Dziga Vertov. Où il sera donc question, au pluriel, d’essence du cinéma.

Franck Lubet, responsable de la programmation

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