Galaxie Kurosawa

Du samedi 07 février 2026
au dimanche 15 mars 2026


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Prendre un.e cinéaste incontournable, choisir trois films dans sa filmographie, et tracer d’hypothétiques, voire d’improbables, lignes traversantes entre ces films et d’autres. C’est le terrain de jeu que la Cinémathèque de Toulouse s’est inventé la saison passée au Pathé Wilson. Les travaux touchent maintenant à leur fin, mais avant de retrouver nos murs explorons encore en ce début d’année 2026 deux dernières galaxies. Ici, Kurosawa Akira. Le grand maître du cinéma japonais. Le plus connu des cinéastes japonais. Le plus occidental, dit-on aussi. Un cinéaste à double entrée. C’est que dans l’univers de ces galaxies de cinéma, Kurosawa est un tunnel interstellaire, un passage entre deux mondes, un carrefour entre la culture nippone et la culture occidentale, adaptant Dostoïevski ou Shakespeare, revendiquant John Ford comme son maître de cinéma.
Parmi tous ses chefs-d’œuvres, trois films donc. Ran, fresque monumentale inspirée en partie du Roi Lear adapté au jidai-geki (genre théâtral, cinématographique et télévisuel japonais), nous ouvrira à Shakespeare et à différentes variantes que le cinéma a pu donner de l’auteur élisabéthain. Les Sept Samouraïs, un mètre étalon du chambara (film de sabre japonais) qui est aussi le trait d’union entre le western classique (John Ford justement) et le western crépusculaire (Sam Peckinpah). Et enfin Rashômon qui a donné son nom à un effet narratif – l’effet Rashômon : un film racontant de plusieurs points de vue différents une même situation sans que l’on sache à la fin où est vraiment la vérité – comme l’on parle d’effet Vertigo pour désigner un travelling compensé.
Trois films pour trois facettes de la filmographie du maître japonais. Kurosawa qui prend à la culture occidentale pour raconter une histoire typiquement nippone. Kurosawa qui révolutionne un genre typiquement japonais avec un film qui aura des répercussions sur le cinéma américain. Et enfin Kurosawa l’universel, qui dépasse les frontières et les genres. Trois facettes qui en font un cinéaste intemporel.

Franck Lubet, responsable de la programmation de la Cinémathèque de Toulouse