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Traverse Vidéo

Du mercredi 16 mars 2016, 00h00
au jeudi 31 mars 2016, 00h00


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L’atypique trouble peut se dire de toute forme de l’expérimental, mais certains films se dévouent à renverser plus encore les attentes dans l’ordre des plans, la relation bande-son / bande-image, la relation couleur / objet, le propos, la transformation en polyptyque de plans successifs et autres variations. Le film déroge à la narration pour envelopper dans sa musique visuelle.
Une des figures maîtresses de ce cinéma – le footage qui emprunte des éléments aux métrages déjà tournés – transforme le sens de l’espace et transforme le temps et le sens ; ses collisions provoquent des perturbations dans les souvenirs d’images reconnues des films de notre filmothèque intérieure, ils réveillent nos envies plasticiennes.
Ces films s’éloignent de l’image du quotidien tout en gardant de ses traces pour des situations étranges parce que restant ressemblantes, en du reconnaissable perturbé.
La reprise peut se jouer des canons des genres : générique comme seul sujet, explicitation d’un motif inattendu dans les chansons de cow-boys, jeu de déplacement dans le champ ou dans le débordement du genre artistique. Elle déplie la poésie de mots mais prouve ce faisant la poétique à l’œuvre dans le montage expérimental. Elle peut être de parole, palimpseste parfois « boiteux » mais toujours légitime dans sa constitution d’un autre film / d’un film autre dans sa description d’un film vu. Elle continue à dire pourtant ainsi le désir, la plainte, la révolte, le projet d’être.
La programmation évolue le long de telles perturbations émouvante comme éprouvante, accrochant l’œil ou l’esprit… elle fait son jeu mais jeu d’esprit aussi. Elle s’insurge en soubassement.
L’atypique trouble s’avère plus que jamais indispensable contre le diktat d’une unicité du penser, du vouloir, du faire parce que c’est dans l’invention renouvelée que nous prouvons nos talents de vivre.

Simone Dompeyre, directrice artistique du festival Traverse Vidéo

Artistes invités en 2016 : Harold Charre et L.L. de Mars. Celui-ci a réalisé un Refait du film Persona d’Ingmar Bergman, projeté jeudi 3 mars à 21h à la Cinémathèque de Toulouse.

Photographie : Dissociation — Harold Charre