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Cinémétèque à la Cinémathèque

Le mercredi 20 novembre 2019

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Au tournant des années 1970-80, le cinéma – en avance sur les politiques – prend acte de l’installation durable des immigrés en France depuis que les enfants arrivent à l’âge adulte et se projettent non plus sur les terre de leurs parents mais bien dans l’Hexagone, et ce malgré le climat de violence et de discrimination entretenu à leur égard.
Un cinéma de l’immigration commence à exister sur les écrans bien pâles jusque-là et impose des regards « de l’intérieur » sur les violences coloniales subies et la dure condition des travailleurs immigrés, loin des discours misérabilistes et quelque peu paternalistes, à l’instar de Med Hondo (1936-2019), réalisateur de Soleil Ô.
Ceux qu’on nomme alors les « deuxième génération » dès le milieu des années 1970, formés à l’école de la République et dans les cours libres de théâtre de professeurs attendris par ces adolescents rebelles, commencent à produire des spectacles de théâtre où ils mettent en scène leur vécu avec de forts accents de vérité. Certaines troupes arrivent à se produire sur plusieurs années, à tourner sur de vastes territoires et même à impressionner la critique. Le phénomène explose au début des années 1980, qui voient plus de 4 000 spectacles se créer dans tous les quartiers de France, et donne naissance à des vocations pour les plus motivés. Pour ne citer qu’un exemple, le groupe réuni autour de Vitécri à Toulouse, qui a donné naissance à Zebda et Motivés, a produit plusieurs courts métrages.
Plusieurs des membres de « Week-end à Nanterre », l’une des troupes pionnières, réussissent des percées significatives jusqu’à imprimer les visages et les sujets de leurs proches sur les écrans avec leur propre écriture, contribuant ainsi à créer ce que certaines critiques appelleront une « nouvelle vague du cinéma français ». C’est le cas notamment, dès 1982, d’Aïssa Djabri et Farid Lahouassa. Les deux réalisateurs multiprimés deviendront des producteurs de poids par la suite.
Avec la programmation de la Cinémétèque à la Cinémathèque de Toulouse, nous déroulerons une certaine histoire du cinéma des quartiers et des immigrations qui mérite qu’on fasse le détour…
Samir Abdallah

En partenariat avec Tactikollectif et la Bibliothèque de Toulouse à l’occasion de l’exposition « "Ô Blédi ! Ô Toulouse !":https://www.toulouse.fr/web/cultures/-/exposition-o-bledi-o-toulouse#/?_k=g4n3p0 » présentée du 10 septembre 2019 au 12 janvier 2020 à la Médiathèque José Cabanis