Blue | Le monochrome
. Couleurs
Atteint de cécité due à sa séropositivité, Derek Jarman réalise un film monochrome, un écran entièrement bleu – un bleu Klein – qui met en perspective le son et la parole. Des poèmes lus par Tilda Swinton et Nigel Terry, des passages de son journal intime, des réflexions sur le SIDA, ses conséquences, les traitements… Le tout entrecoupé de musique et de sons glanés de-ci de-là. Une expérience très intime, testamentaire – il meurt quelques mois après la première. Une œuvre crépusculaire, comme pouvait l’être son magnifique Caravaggio, sauf que du figuratif à l’abstrait du monochrome, c’est une nouvelle forme de cinéma qu’il nous lègue. On serait tenté de dire du cinéma pour les oreilles, à écouter plus qu’à regarder. Mais c’est bien en ne perdant pas de vue ce carré bleu qu’il faut l’écouter. Et l’alchimie de faire le reste.
