Le Dos au mur
. Couleurs
12 ans après mai 68. Deux ans après la rupture de l’Union de la gauche. Une grève comme tant d’autres. Les travailleurs de l’Alsthom Saint-Ouen parallèlement à ceux de Belfort, affrontent l’Alsthom-Atlantique, un des principaux groupes industriels français. De 1971 à 1978 Jean-Pierre Thorn avait bossé dans cette boîte comme O.S. avant de reprendre le cinéma professionnellement. Le Dos au mur, c’est six semaines de grève avec les travailleurs et pour Thorn, l’aboutissement d’une double expérience, ouvrière et cinématographique. Un témoignage de l’intérieur. Un témoignage pour un film essentiel. La fin des illusions. La fin des haricots a-t-on envie de dire. Ou comme dit un ouvrier : « y a les haricots mais y a pas le gigot », le même qui dira aussi « je ne tirerai pas le premier coup de fusil. Mais certainement le deuxième ». Qu’est-ce qu’on fait quand on est acculé, le dos au mur et qu’on ne tire pas le premier ? On courbe l’échine et on n’a même plus les haricots. Bienvenue aujourd’hui. C’était il y a presque trente ans. Une leçon.