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Animal Factory

Steve Buscemi. 2000. USA. 98 min. Coul. 35 mm. VOSTF.


Extrême Cinéma 2018



Basic instincts

Si on jouait… Vingt personnes d’origines sociales diverses acceptent, pour une coquette somme d’argent, de se laisser incarcérer dans une vraie-fausse prison. Douze d’entre elles endossent le rôle des prisonniers, les huit autres, celui des matons. Bien évidemment la situation se détériore très vite. Croyez-le ou non mais cette étude sociale extrême, connue comme Expérience de Stanford, a réellement eu lieu aux États-Unis en 1971. Oliver Hirschbiegel s’en est inspiré pour sonder les égouts de la nature humaine. Et même si le réalisateur n’hésite pas une seconde à tirer les grosses ficelles, il n’empêche que sa fable fait mouche à force de tension, de lâcheté et de perversité. Le face-à-face est glaçant et le film édifiant. Dans la vraie vie, peu après l’étude, de sanglantes révoltes éclatèrent à la prison de San Quentin, l’un des pénitenciers les plus durs des USA. C’est là que fut emprisonné quelques années auparavant Edward Bunker. De cette expérience d’enfermement, le détenu tira plusieurs livres, tous essentiels, dont le formidable Animal Factory écrit en 1977. Animal Factory, c’est aussi un film de Steve Buscemi, acteur devenu cinéaste. À l’intérieur de cette terrifiante « fabrique aux animaux », Ron Decker (Edward Furlong, le jeunot de Terminator 2), petit dealer de coke, se retrouve confronté aux us et coutumes d’une prison hardcore. Il s’en sortira (peut-être ?) grâce à Earl Copen (Willem Dafoe, parfait) résident à vie de cette antichambre de l’Enfer. Dans la « fabrique des animaux », il est encore possible de se forger une humanité. Plus qu’un film, comme le livre : une leçon.

Voir aussi L’Expérience

samedi 17 février 2018, 19h00       Infos pratiques - Vente en ligne