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Les Nerfs à vif (Cape Fear) – Claude Lévêque

J. Lee Thompson. 1962. USA. 105 min. N&b. DCP. VOSTF.


Avec Robert Mitchum, Gregory Peck, Polly Bergen


Histoires de cinéma 2



À peine deux minutes de film et le voilà qui commet son premier délit après avoir purgé une peine de huit ans pour viol. Dans les escaliers du palais de justice, il bouscule violemment une vieille secrétaire. Le ton est donné. Max Cady est une brute épaisse et intelligente habitée par la soif du mal. Cady, panama blanc vissé sur la tête, c’est Robert Mitchum qui, sept ans après La Nuit du chasseur, perfectionne son interprétation paillarde de la corruption à l’état pur. Sa cible : la famille de l’avocat Sam Bowden (l’affable Gregory Peck). La cause : le témoignage de l’avocat qui l’a envoyé sous les verrous. De l’autre côté de la caméra, J. Lee Thompson dirige d’une main de maître. Cinéaste anglais, choyé par Hollywood suite au succès des Canons de Navarone (1961), Thompson tire les leçons de son étude des films d’Alfred Hitchcock et laisse toujours un temps d’avance au spectateur. Jamais l’impression de danger imminent n’a été aussi bien maîtrisée au sein d’un thriller où l’on ne compte plus les entorses à la loi et les petits arrangements entre avocats véreux, flics accommodants et détectives aux gros bras. Car, plus qu’un solide film de genre, Les Nerfs à vif est surtout et avant tout un film sur la propagation du mal, la fascination éprouvée à son égard et l’incapacité des institutions à l’enrayer. Une mécanique au suspense parfaitement huilé où Bowden et Cady s’affrontent dans un enfer : celui de la violence et de la bestialité.

Séance présentée par Claude Lévêque

samedi 10 novembre 2018, 19h30       Infos pratiques - Vente en ligne