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Esther Kahn – Maylis de Kerangal

Arnaud Desplechin. 2000. Fr. / GB. 147 min. Coul. 35 mm. VOSTF.


Avec Summer Phoenix, Ian Holm, Fabrice Desplechin, Emmanuelle Devos


Histoires de cinéma 2



Filmer une aventure spirituelle comme un thriller hitchcockien et traiter d’une éducation comme l’avait fait François Truffaut avec L’Enfant sauvage. Sacrée gageure, d’autant plus que, pour son troisième film, Arnaud Desplechin surprend son monde et choisit de tourner en anglais et à Londres une fresque à costumes adaptée d’une nouvelle d’Arthur Symons, un écrivain britannique décédé en 1945 et quasiment inconnu en France. À la fin du XIXe siècle, Esther Khan vit dans le quartier juif de Londres. Esther est lente et bornée. Elle n’a d’avis sur rien et de sentiment pour personne. Esther est une pierre qui ne se passionne que pour une chose : le théâtre. Esther est une enfant sauvage, presque illettrée, qui rêve de devenir actrice, une grande actrice. Desplechin le cinéaste la suit de l’atelier de couture familial jusqu’à l’usine et l’accompagne sur les planches. Esther Khan, ou l’histoire d’une transformation et d’un apprentissage par le théâtre et l’amour. La scène, les coulisses, l’illusion, la vérité et l’illusion de la vérité. Un film dense, riche et opulent, toujours filmé à hauteur de femme. Et si la comédienne finit par percer dans un bouleversant climax qui rappelle vingt ans de vie jusqu’alors étouffé, c’est aussi une autre actrice qui crève l’écran : Summer Phoenix (petite sœur de River et de Joaquin). Une présence mystérieuse à la froide détermination, parfaitement saisie par un metteur en scène en totale connivence avec son interprète.

Séance présentée par Maylis de Kerangal

vendredi 16 novembre 2018, 21h00       Infos pratiques - Vente en ligne