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L’Esquive – Maylis de Kerangal

Abdellatif Kechiche. 2004. Fr. 125 min. Coul. 35 mm.


Avec Osman Elkharraz, Sara Forestier, Sabrina Ouazani


Histoires de cinéma 2



L’amour, le théâtre, l’adolescence, la vie de banlieue, le langage et la violence. Avec L’Esquive, Abdellatif Kechiche poursuit plus avant ce qu’il avait entamé avec La Faute à Voltaire en nous racontant l’histoire d’amour de Krimo pour Lydia, 14 ans, sous le parrainage de Marivaux. On ne peut rêver mieux après Voltaire. Pour atteindre Lydia qui travaille sans relâche la pièce de théâtre que monte son collège, Krimo, plus racaillou qu’Arlequin, décide de soudoyer le partenaire de scène de Lydia pour lui reprendre le rôle. Ce que Krimo n’ose avouer, Marivaux le fera. Enfin, plus facile à dire qu’à faire. Ou plutôt, plus facile à faire qu’à dire. La littérature française se confronte à la banlieue et vice-versa : langage des signes, et signes du langage. « On a fait une telle stigmatisation des quartiers populaires de banlieue qu’il est devenu quasiment révolutionnaire d’y situer une action quelconque sans qu’il y ait de tournantes, de drogues, de filles voilées ou de mariages forcés. Moi, j’avais envie de parler d’amour et de théâtre, pour changer », dit Kechiche. Et, à l’image de son titre, le film esquive brillamment clichés et lieux communs. Kechiche et ce désir d’un autre regard. À force de travail, le cinéaste crée un monde à mi-chemin entre documentaire et fiction. Deux mois de répétitions acharnées avec des acteurs non-professionnels pour un résultat d’une remarquable justesse tel qu’il est et non pas comme il devrait être.

Séance présentée par Maylis de Kerangal

samedi 17 novembre 2018, 11h00       Infos pratiques - Vente en ligne