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Irène
Alain Cavalier. 2008. Fr. 85 min. Coul. 35 mm.
L’indicible du deuil à travers une autoanalyse minimaliste. Après Ce répondeur ne prend pas de messages (1979), La Rencontre (1996) et Le Filmeur (2005), Irène est le quatrième film autobiographique d’Alain Cavalier. Il y a d’abord la redécouverte de journaux intimes de 1970, 1971 et 1972, et puis il y a ce film qui part en quête du souvenir de sa femme disparue accidentellement en 1972. Mais comment représenter cette absence ? Revisiter des lieux fréquentés ensemble ? Relire les carnets du cinéaste ? Rêver d’une reconstitution fictionnelle avec Sophie Marceau ?
Séance présentée par Alain Cavalier et suivie d’une discussion
Libera me, le titre d’un de ses films les plus radicaux, en 1993, peut résumer à lui seul le parcours qui est celui d’Alain Cavalier depuis plus de 60 ans, comme une prière qui aurait été exaucée en passant de la fiction au documentaire. Libère-moi : des artifices du cinéma, de la lourdeur de son dispositif technique et financier, des clichés de sa narration et de son langage éculé. Ce cheminement artistique, pour ne pas dire spirituel, voire mystique, vers une pauvreté assumée consiste à filmer seul, tous les jours, et à faire des films qui sont autant de collections de visages, de gestes et d’objets qu’il préserve pour conjurer leur disparition. Brillant portraitiste – des années 1980 à aujourd’hui, des 24 portraits d’Alain Cavalier (1987-1991) aux Six portraits XL (2017) –, le réalisateur est également à l’origine d’une œuvre autobiographique de premier ordre. Mais pour lui, il s’agit du même journal filmé : « journal ouvert » quand il s’agit d’aller à la rencontre, à l’extérieur, « fermé » lorsque le mouvement est intérieur, tourné vers lui-même, et donc plus fondamentalement autobiographique (Le Filmeur, par exemple).
Alain Cavalier sera également présent à 19h pour présenter La Rencontre.
En partenariat avec le théâtre Garonne à l’occasion des représentations de Conversation entre Mohamed El Khatib et Alain Cavalier
