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Singapore Sling (Singapore Sling: O anthropos pou agapise ena ptoma) – La séance très spéciale
Nikos Nikolaidis. 1990. Grèce. 111 min. N&b. 35 mm. VOSTF.
Le Singapore Sling, c’est d’abord un cocktail (du gin, du Cointreau, du brandy et un assortiment d’agrumes), mais le Grec Nikos Nikolaidis en a donné sa propre recette, particulièrement épicée. Singapore Sling recherche Laura, sa fiancée disparue depuis de nombreuses années. Il se rend alors dans une villa isolée où il est persuadé que la jeune femme se trouvera. Là, il est accueilli par une mère et sa fille qui le kidnappent, le séquestrent et lui font subir divers sévices. Scène après scène, séquence après séquence, entre extase et agonie, les tabous tombent et les fluides corporels se répandent. Pourtant un nom a été lâché ; celui de Laura. La Laura d’Otto Preminger pour être précis. Un classique du cinéma dont Nikolaidis extrait la moelle pour la plonger dans un bain de fantasmes excessifs qui doit tout autant à Mario Bava qu’au film noir. Décors gothiques et narration en voix off, noir et blanc de toute beauté et musique jazzy. L’homme n’ouvre jamais la bouche et narre son histoire en grec, la mère autoritaire et séductrice jongle entre le français et l’anglais alors que sa fille lubrique ne pratique que la langue de Shakespeare. En contrepoint d’une démarche aussi esthétique que déstabilisante, un festin hallucinant cru et cul qui flirte par moments avec le surréalisme. Triolisme, inceste, urophilie et un Nikolaidis qui adore par-dessus tout jouer avec la nourriture. Inclassable, atypique, jusqu’au-boutiste, un inoubliable voyage au sein du jardin des supplices.
salle 2
