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PSYCHOPLAN SCHIZO

GUS VAN SANT. 1998. USA. 105 MIN. COUL. 35 MM. VOSTF.


1+1 – 2020



Psycho versus Psycho ou l’idée du remake poussée dans ses
derniers retranchements. On sait aujourd’hui à quel point
Alfred Hitchcock tenait à ce film sur le dédoublement de personnalité.
Le cinéaste quitta d’ailleurs la Paramount, qui
refusait de produire le film, pour rallier la Universal qui, elle,
accepta le projet. Et c’est cette même Universal qui ouvre
son catalogue à Gus Van Sant qui, auréolé du succès de Will
Hunting, soumet son idée très particulière du remake de
Psychose, film considéré d’ailleurs comme parfait. Il n’est pas
ici question de refaire le film à sa propre sauce, mais de coller
au plus près de l’original pour en livrer une copie beaucoup
plus subtile qu’il n’y paraît. Car Psychose version Gus
Van Sant est bel et bien une réelle proposition de cinéma
tout en étant un cas unique de l’histoire de ce dernier. Scène
après scène, plan par plan, aux dialogues près, Van Sant
refait Hitchcock sans l’effacer, ni l’obscurcir. Il ne s’agit pas
là d’une « amélioration » du chef-d’oeuvre de Sir Alfred mais
tout simplement d’une déconstruction méticuleuse, un vertigineux
travail de reconstitution positionnant le spectateur
entre l’original, la copie et ses infimes modifications. Car si
la séquence de la douche comprend cinquante-six plans chez
Hitchcock, elle en comporte soixante-sept chez Van Sant qui,
tout en subtilité, magnifie les séquences les plus virtuoses.
Un jeu des différences fascinant pour un remake conceptuel
qui dépasse le cadre de l’exercice de style pour atteindre
celui d’une bizarre installation où un film se projette dans
un autre.

Film interdit aux moins de 12 ans à sa sortie

Voir aussi PSYCHOSE (PSYCHO)

jeudi 07 mai 2020, 21h00       Infos pratiques - Vente en ligne