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MEKTOUB MY LOVE : CANTO UNO

ABDELLATIF KECHICHE. 2016. FR. 180 MIN. COUL. DCP.


1+1 – 2020



L’Espagnol Jess Franco et le Franco-Tunisien Abdellatif
Kechiche. Entre eux, à vue de nez, la distance de la Terre à la
Lune. Le premier est un des cinéastes les plus prolifiques de
l’histoire du cinéma avec plus de deux cents longs métrages à
son compteur. Une filmographie record placée sous le signe
de l’érotisme, de l’horreur et de la littérature populaire, qui
donnera, en son temps, bien du grain à moudre aux censeurs.
Le second, qui n’a tourné que sept films, pratique un cinéma
d’auteur exigeant qui ne laisse personne indifférent. Si les
succès sont au rendez-vous, les polémiques aussi. Avec Les
Démons, qu’il tourne en 1973, Franco s’adonne au film historique
– un vague récit tournant autour des méfaits de l’Inquisition
– pour mieux interrompre son histoire par de longues
séquences érotiques qui confinent à l’obsession, la vraie.
Car ce qui intéresse l’Espagnol n’est pas la cohérence historique,
mais bel et bien la façon la plus abstraite de filmer les
corps et plus particulièrement les fessiers de tout son casting.
Tout comme un Abdellatif Kechiche qui capte divinement
jeunesse, désir et bouillonnement des sentiments sous
la lumière sublime d’une plage de Sète. Le metteur en scène
n’hésitant pas à détailler, tout aussi longuement que Franco,
les corps – de préférence de dos – de ses interprètes. Il n’y
a d’ailleurs là aucune polémique à alimenter tant les deux
cinéastes, qui pratiquent tous deux la politique de l’étirement
des plans, jouent hors du registre du vulgaire. Après tout,
c’est peut être comme dans la vraie vie où tout dépend du
regard que l’on porte sur l’autre.

Voir aussi LES DÉMONS

mercredi 20 mai 2020, 19h00       Infos pratiques - Vente en ligne