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Le western expérimental

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Le western expérimental



Que peut l’expérimental ? Tout – ou presque –, rien ne l’empêchant d’investir un genre, celui longtemps triomphant sur tous les écrans du monde – ou presque : le western. Il le peut en s’appropriant ses topoï : cow-boys, paysages arides surmontés de leurs crêtes, saloons et corrals, duel, colt, train, menace permanente et plans d’ensemble ouverts aux chevauchées et aux confrontations en tous genres. Quant à la femme longtemps dédaignée, puis à la fonction stéréotypée, fragile et perdue ou prostituée au grand cœur, la séance en découvre le profil plus tardif, décidant de son sort grâce au duo antagoniste : la cow-girl au colt agité, cheffe de bande, et la tenancière, venue de Johnny Guitare de Nicholas Ray, et étrangement croisée avec l’Alice plus qu’inattendue de Disney. La séance réveille parallèlement le sous-texte, ce que sous-tend mais voulait refouler le western, fondateur du mythe américain pionnier civilisateur. Le désir homosexuel épanoui en images de cow-boys mexicains, en dessin sur film, ou celui de la frustration se démenant avec la figure de l’étalon rétif.
La séance se devait aussi d’inclure une trace du grand John Ford dont la filmographie condense l’histoire du genre, de la légitimation de la conquête au désenchantement ; dès 1924, Le Cheval de fer (The Iron Horse) exalte les débuts de l’épopée du rail. Le réalisateur le suit de l’âge d’or jusqu’à l’éclipse du genre, avant l’émergence d’autres approches, celle de Sergio Leone ajoutant ses motifs d’échelle de plans, remplaçant les grandes figures de l’Ouest par des anti-héros mal rasés, celle exacerbée de la violence d’un Peckinpah, fin des années 1960. Films réactivés par l’animation, le fil brodé, la colorisation, mais aussi par le footage, qui loin de la nostalgie sait aussi réveiller la recherche de la trace et de la mémoire, sait déconstruire le dessein du réalisateur premier ou inversement le chante en pellicule retrouvée.

Simone Dompeyre, présidente et directrice artistique de Traverse Vidéo

Horsey
Frédéric Moffet. 2019. Canada / USA. 9 min. Coul. DCP.

Building an Edge
Britany Gunderson. 2022. USA. 4 min. Coul. DCP.

Color Shoot
Johanna Vaude. 2014. Fr. 7 min. Coul. DCP.

High Wool
Mugler Moritz. 2014. All. 2 min. N&b. DCP. Sans paroles.

Little Hans’s Four Horsemen
Eden Auerbach Ofrat. 2013. Israël. 3 min. N&b / Coul. DCP.

Own Ghost Station
Franck Lubet. 2023. Fr. 5 min. N&b. DCP. Sans paroles.

Alice in Arizona
Stuart Pound. 2022. UK. 6 min. Coul. DCP. Paroles.

Sam Peckinpah Tribute
Johanna Vaude. 2015. Fr. 6 min. Coul. DCP.

Les soleils se couchent à l’ouest
Myriam Jacob Allard. 2016. Canada. 2 min. Coul. DCP. Son.

La mesa
Adrian Garcia Gomez. 2018. Mexique. 10 min. N&b. DCP.

Revenants
Anthony Rousseau. 2023. Fr. 6 min. Coul. DCP. Sans paroles.

Séance présentée par Simone Dompeyre

Tarif unique : 4 €

En partenariat avec Traverse Vidéo

mercredi 25 octobre 2023, 19h00       Infos pratiques