Les Quatre Cents Coups

François Truffaut. 1959. Fr. 95 min. N&b. DCP.


Galaxie Truffaut



Un film emblématique de l’essor de la Nouvelle Vague. L’œil unique d’un cinéaste et le regard tragique de son acteur. Le premier long métrage en partie autobiographique de François Truffaut. L’anti Guerre des boutons. Même époque, même génération. Mais une comédie rurale d’un côté, un drame urbain ici. École buissonnière contre cellule familiale explosée. Cinéma contre détention. S’évader avec le jeune Antoine sur les rives d’un cinéma libérateur en forme d’hymne à la jeunesse, frondeuse, fougueuse et invincible. Et la saga Antoine Doinel peut commencer… Suivront Antoine et Colette (segment du film à sketches L’Amour à vingt ans, 1962), Baisers volés (1968), Domicile conjugal (1970) et L’Amour en fuite (1979). En cinq films, le parcours amoureux d’un antihéros magnifique, toujours interprété par Jean-Pierre Léaud, double fictionnel du cinéaste Truffaut. En attendant, si aujourd’hui Les Quatre Cents Coups est un archi classique, hier il était un pavé dans la mare. Une bouffée d’air frais pour le cinéma français. Quand l’œuvre de ce jeune cinéaste d’à peine vingt-huit ans remporte le prix de la mise en scène à Cannes, un journaliste ira jusqu’à écrire : « Le douzième Festival du film a le grand honneur de vous annoncer la renaissance du cinéma français ».
Antoine Doinel venait de naître, et François Truffaut envoyait bouler les us et coutumes d’un certain cinéma et descendait dans la rue, caméra au poing, pour suivre avec une fraîcheur infinie les aventures du petit Antoine. Un portrait d’enfant à hauteur d’enfant, bien éloigné des clichés inhérents à ce type de film. Une œuvre proche du cinéma-vérité, un quasi documentaire sur la vie d’un jeune adolescent dans le Paris populaire des années 1950, magnifié par un CinémaScope noir et blanc de toute beauté. Mais si l’on a longtemps disserté à tort ou à raison sur le côté autobiographique du film, ce ne sera que pour mieux occulter la portée universelle de cette évocation de l’enfance. Dans Les Quatre Cents Coups, il y a des enfants qui jouent au ballon, qui s’insultent, qui fuient, qui s’enfuient, qui volent et qui se rebellent contre le monde gris des adultes. Antoine Doinel est peut-être François ou Jean-Pierre, tout comme il pourrait être Pierre, Paul, Jacques, Brigitte ou Nathalie. Dans Les Quatre Cents Coups, chaque spectateur pourra puiser bribes, fragments et mouvements d’une période de grâce, aussi douloureuse soit-elle.

Dès 10 ans

lundi 12 janvier 2026, 19h30       Infos pratiques
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