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Le Tempestaire — L’Or des mers | Histoire(s) de restaurations – la Cinémathèque française

Jean Epstein.


Zoom Arrière 2016



Le Tempestaire
Jean Epstein
1947. France. 22 min. Noir & blanc. Numérique DCP.
Copie restaurée par La Cinémathèque française.

L’Or des mers
Jean Epstein
1932. France. 72 min. Noir & blanc. Numérique DCP.
Copie restaurée par La Cinémathèque française.

Poète, théoricien du cinéma, cinéaste aux multiples facettes, longtemps affilié à la première avant-garde impressionniste française aux côté d’Abel Gance et de Marcel L’Herbier, Jean Epstein ne se laissa jamais enfermer dans la prison des certitudes. Homme pressé, homme de mouvement et de rupture toujours à la recherche de nouvelles sources d’inspiration et de nouveaux terrains d’expérimentation. L’Or des mers et Le Tempestaire s’inscrivent dans le cadre de son cycle océanique breton tourné loin des contraintes des studios avec lesquels il voulait rompre. Avec le premier, filmé dans les premières années du parlant sur l’île d’Hoëdic, il puise son argument dans un conte local, une chasse au trésor mâtinée d’histoire d’amour, pour inventer une forme de réalisme féerique à moins que ce ne soit de l’ethno-fiction poétique. Les acteurs, pêcheurs ou gens du cru, sont des non-professionnels et les paysages sont sauvages et nus. Le second, situé à Belle-Île, est un pur poème audiovisuel dans lequel les siffleurs de vent sont capables de calmer les tempêtes. Epstein y travaille aussi bien la matière sonore que la matière visuelle. De la diction des acteurs à ces stupéfiants ralentis psychologiques et sonores, Epstein se fait l’alchimiste de sa propre recherche. Une douce mélodie se mêle au hurlement du vent. Les vagues se fracassent sur les rocs. L’île est désormais plongée dans la nuit… La réalité se transmute et la magie surgit. Pour en conserver l’essence, la Cinémathèque française se lance en 2013 dans la sauvegarde des deux films. Un contretype positif pour L’Or des mers et un intermédiaire positif pour Le Tempestaire servent de base à la restauration digitale. Il s’en est fallu de peu puisque les négatifs originaux nitrate, eux, ont disparu à jamais.

Séance présentée par Joël Daire, directeur délégué du patrimoine de la Cinémathèque française

Films précédés de Soir de fête (1956. 5 min. 20 sec.), Surprise Boogie (1957. 4 min. 44 sec.), Le Vol du bourdon (1956. 1 min. 35 sec.)
mardi 05 avril 2016, 19h00       Infos pratiques - Vente en ligne